Quelle est l’origine de votre nom de scène ? “Tina” fait référence à ma chevelure féline façon Tina Turner. “Tobago” est une île paradisiaque au large des Antilles qui rappelle mes origines guadeloupéennes. Quelle est votre histoire avec la danse ? Je n’ai pas d’histoire avec la danse ! J’ai une histoire avec la gymnastique rythmique que j’ai pratiquée de mes cinq à mes vingt-six ans et qui m’a menée jusqu’aux championnats de France. Ceci dit, j’ai toujours secrètement rêvé d’être danseuse, une passion héritée de ma mère qui était professeure de danse. Après ma carrière de gymnaste, je me suis rapprochée des danses latines comme la salsa et je suis très vite devenue professeure en parallèle de mon métier d’infirmière. Puis c’est à vingt-huit ans, après des années de doutes, que j’ai enfin osé passer l’audition du Crazy Horse, et me voilà danseuse professionnelle ! Quelle femme êtes-vous lorsque vous dansez sur la scène du Crazy Horse ? En arrivant à vingt-huit ans au Crazy Horse, j’étais déjà une femme qui avait grandi et s’était épanouie ailleurs. Sur scène, je dépose mon bagage personnel et émotionnel entre les mains de Tina Tobago afin qu’elle exprime, de manière plus exubérante, toutes les facettes de la femme que je suis. Daniela le jour et Tina la nuit avez-vous deux personnalités ? Pour moi les deux sont à la fois indissociables et très différentes. Par exemple, j’ai toujours été très maternelle et pris soin des autres. Ce sont des qualités intrinsèques à mon métier d’infirmière, mais dans le métier de danseuse de cabaret, elles n’ont pas lieu d’être. En travaillant le personnage de Tina Tobago, j’ai appris à estomper certains aspects de Daniela et à en faire émerger d’autres. Je fais ce travail avec beaucoup de prudence pour ne pas me perdre tout est une question d’équilibre. Qu’avez-vous découvert sur vous-même en devenant danseuse de cabaret ? J’ai découvert que je pouvais faire confiance à ma petite voix intérieure ! En fait, ce désir de scène je l’ai depuis toujours. Mais ma famille étant très carrée sur le plan des études, j’ai grandi avec l’ambition d’être la meilleure en gym et à l’école, ce qui ne laissait plus vraiment de place pour mon côté artistique. Aujourd’hui je ne regrette rien, ma famille m’a poussée pour que je devienne qui je suis. Mais plus tard, face à des gens qui ne croyaient pas en moi, j’ai continué à étouffer ce rêve. En devenant danseuse au Crazy Horse, j’ai réalisé que tous ces doutes installés en moi n’étaient en fait pas les miens, et que cette passion était bien réelle. C’était comme un nouveau souffle de vie on prenait enfin en considération ce pan entier de ma personnalité et cela faisait de moi une personne entière et épanouie. Quel tableau du Crazy vous émerveille le plus ? J’ai une histoire particulière avec Lay Laser Lay. Ce sont les premières images du Crazy Horse que j’ai vues. J’avais environ treize ans et le spectacle de cette femme si peu vêtue mais à la fois si élégante, avait un goût d’interdit et un pouvoir de fascination incroyable sur moi. Ce tableau a profondément imprimé mes rétines, je l’ai gardé en tête de manière un peu secrète et le destin a voulu que, des années plus tard, ce soit justement le premier solo qui me soit confié au Crazy Horse. Aujourd’hui, je le trouve toujours aussi magique.
TinaTurner a essayé de quitter cette vie de violence et de peur: la première fois, en partant pour de bon, après avoir avalé une boîte entière de Valium, en 1968. Mais ce n’était pas son heure. La deuxième fois, elle s’enfuit en bus, mais Ike l’attend à l’arrivée. Il la massacre pour avoir tenté de lui échapper.
Les Claudettes » en référence à Claude ou Clodettes » en référence à Cloclo sont les danseuses de Claude François, innovatrices en France concernant leurs prestations et leurs costumes. C’est en dessinant les différents mouvements des danses créées par Claude, que Michel Bourdais lui suggère de monter un show avec des danseuses[1]. À Las Vegas, cette idée s’ancre dans l’esprit de Claude François ébloui par les shows américains[2],[3] et, en 1966, il la met en pratique en intégrant des danseuses à ses spectacles[4]. Au début de l’été, Solange Fitoussi est la première engagée[5]. La dernière fut embauchée par Claude, trois jours avant sa mort. Il y eut environ trente Claudettes entre 1966 et 1978. À partir de 1976 et sur l'idée de Nadine Ligeron surnommée Prisca, un concours de Mini-Claudettes appelées les Clodinettes, est organisé dans toute la France et elles sont également montées sur scène lors de quelques concerts de Claude. Mise en scène Lorsque Claude François se produisit sur la scène de l'Olympia du 8 au 25 décembre 1966, pour la première fois, quatre jeunes femmes l'accompagnaient dans ses chorégraphies. Elles s'appelaient Cynthia alias Cindy Rhodes Pettitgraw-Siméon, Pat Kerr Milicent, Siska et Solange Fitoussi. Claude François s'était inspiré de Ike and Tina Turner. Tina Turner avait une façon de danser extrêmement énergique, qui ressemblait fort à celle dont Claude avait fait preuve dès ses débuts, plusieurs éléments que Claude François va reprendre en les améliorant sont inspirés du groupe tenues sexy, danseuses à l'unisson, certains des pas sont également dansés par la chanteuse, orchestre en arrière-plan. Les danseuses de Ike and Tina Turner s'appelaient The Ikettes ». Le nom lui-même s'inspirait des choristes de Ray Charles depuis 1958 The Raelettes », précédemment The Cookies ». Des Ikettes ont donc dérivé les Claudettes, l'autre point commun est que l'orchestre se situe dans les deux cas à l'arrière-plan et sur toute la largeur de la scène, afin que chaque musicien puisse être bien identifié du public. Les améliorations imaginées par Claude François concernent les Claudettes et consistent à leur donner un rôle beaucoup plus visible que celui des Ikettes. Un rôle de premier plan et ceci par plusieurs moyens Tout d'abord, Claude est entouré sur scène par les Claudettes, qui le mettent en valeur et réciproquement. Les danseuses ne sont plus un accessoire, elles ne sont plus en retrait, elles font partie intégrante du spectacle, dont le visuel est conçu autant en fonction de Claude que des Claudettes. De plus, chaque Claudette possède son propre style bien que les tenues soient les mêmes, parfois seulement de couleurs différentes, chaque Claudette se distingue des autres par sa coiffure, ses bijoux. Troisièmement, un soin particulier était apporté par Claude François à la conception et à la réalisation des tenues de scène des Claudettes. Lors d'un gala, elles pouvaient changer de tenue plus de dix fois. Le changement de tenue devait être particulièrement rapide, en mettant à profit une chanson interprétée par le chanteur seul sur scène, ce qui ne leur laissait qu'environ trois minutes à chaque fois. Au fil des années, de nouvelles tenues apparaissaient afin d'assurer un renouvellement constant. En règle générale, celles-ci étaient esquissées par Claude François[6] et réalisées par des couturiers de renom, comme Gérard Vicaire, la grande maison spécialiste des costumes de cirque et de music hall, du strass et des paillettes dans son atelier du 9e arrondissement à Paris, Reinhard Luthier, Loris Azzaro [7] et avec le plus grand soin. Par exemple, les bikinis de style brésilien, argentés en strass[8] utilisés de 1977 à 1978 avaient coûté 3 000 francs pièce, ce qui équivaut à 1 500 euros de 2012[9]. Enfin, une chorégraphie différente et élaborée était mise au point spécialement pour chaque chanson. Techniquement, cela signifiait qu'une Claudette devait connaître parfaitement jusqu'à 31 chorégraphies. C'était le cas de Peggy qui a été Claudette pendant huit ans. De plus, la synchronisation des danseuses entre elles, ainsi qu'avec Claude lorsqu'il dansait avec elles, devait être parfaite. Cela représentait bien entendu un nombre important d'heures de travail. Des chorégraphes étaient engagés, mais certaines Claudettes ainsi que Claude lui-même participaient aussi à ce travail de création et de mise au point des chorégraphies. Lydia Baronian se souvient Dans les années 1966 et 1967 et début 68, la chorégraphe s'appelait Cassandra ; une super danseuse qui habitait à Londres ; nous allions Pat et moi apprendre les chorés là -bas ; ensuite Claude s'est rendu compte que je pouvais les faire et nous avons commencé à travailler ensemble en visionnant des émissions de la Motown. Je ne sais pas qui faisait les chorés avec Claude lorsque je suis partie… » Une source importante d'inspiration étaient les pas de danse que l'on voyait à la télévision américaine. Claude possédait un des premiers magnétoscopes individuels et se faisait envoyer des bandes vidéo des États-Unis. Les chorégraphies Claude François a enregistré près de cinq cents chansons et en a commercialisé plus de quatre cents. Seules quelques chansons ont été chorégraphiées. Claude, les Claudettes ainsi que des chorégraphes participaient à la création des chorégraphies. Chaque chorégraphie était subdivisée en deux parties, adaptées à la chanson celle qui correspondait aux couplets et celle qui correspondait aux refrains. Lydia Baronian raconte comment se faisait le partage du travail On avait chacun un rôle particulier je devais trouver les pas pour les couplets et lui se chargeait des refrains, parce que c’était ce qui se voyait le plus à la télé ». Membres On compte plus de trente Claudettes en douze années ; la durée de l'engagement d'une danseuse pouvait aller de plusieurs années huit ans pour Peggy à seulement quelques jours[réf. souhaitée]. Dans les premières années, les Claudettes étaient quatre. Par la suite leur nombre a passé selon les occasions à cinq ou six. Leurs âges s'échelonnaient entre approximativement dix-sept et vingt-sept ans. Certaines, comme Peggy[10], ont commencé très jeunes, à seize ans et demi. Dans une interview de 1986[11],[12], Julie Lacroix dit qu'à vingt-sept ans, elle se trouvait trop âgée pour continuer à figurer au sein des Claudettes et avait fait part à Claude peu avant son décès de son intention de cesser son activité de Claudette. Elles s'appellent[13] Cynthia alias Cindy Rhodes Pettitgraw-Siméon Pat Kerr Milicent Siska Fitoussi Solange Fitoussi Lydia Baronian-Urtreger-Gabaud de 1967 jusqu'en juillet 1974 Maddly Bamy Evelyne Bamy Nelly Bamy Patricia Criton-Lomane Peggy Nguyen-thi de 1968 à 1976[10] Monecia Lytle Mc Clellan Lydia/Ketty Naval de 1970 à 1976 Anne Lafitte de juin 74 à fin 75 Maya Malika Clara Lesueur Marion Halphen Pierrette/Julie Lacroix-Calvet-Cousigne de 1975 à 1978 Dany Donne Borg de 1974 à 1978[14] Carole Plumelle de juillet 1974 à 1978[7] Hussawa Funnilay Prisca/Nadine Ligeron Anne Sérard Jenny du Pin de Majoubert Karine Babou Béatrice Sergueïeff Adrienne Edwards Françoise/Ketty Sina[15] Dominique Neron Sandra Cadet-Martinez de 1975 à 1978, décédée le 18 mai 2014[16] Au cinéma Certaines des Claudettes apparaissent dans des scènes en concert et dans les coulisses, dans le film humoristique Drôles de zèbres, sorti en 1977 le seul auquel ait participé Claude François, réalisé par Guy Lux dont c'est aussi l'unique film en tant que réalisateur. Les Claudettes en solo Outre son activité de chanteur, Claude François a aussi été producteur à un certain moment d'autres artistes, comme Alain Chamfort, Patrick Topaloff et d'autres. Les Claudettes ont elles aussi participé à des émissions de télévision et enregistré un certain nombre de titres sans Claude François Chinese Kung-Fu en 1974, vendu à 80 000 exemplaires[17], Viva America en 1976, vendu à 150 000 exemplaires[17] les deux titres sont interprétés par le groupe Banzaï. En 1977, les Claudettes dansent et chantent sur L'Amour toujours l'amour et Miss Disco. À la suite du décès de Claude François, elles interprètent Hey, Marry Me, sous le label Polydor Philips. Mais une tentative de faire des Claudettes un groupe clairement distinct de Claude François en les rebaptisant Miss Disco » en 1977, ne trouve pas son public[7]. Impact dans le monde du spectacle Les Claudettes ont été caricaturées par Yann Moix dans le film Podium, sous le nom de Bernadettes. ». L'humoriste Élie Kakou a aussi réalisé le sketch Mongola, racontant le témoignage fictif d'une ancienne Claudette. Des animateurs TV des années 1990 se sont inspirés des Claudettes pour constituer leurs propres groupies », ayant pour l'essentiel un rôle de faire-valoir pour l'animateur. Ainsi Nagui a créé les Naguettes pour N'oubliez pas votre brosse à dents, et Vincent Lagaf a eu ses Gafettes dans Le Bigdil. Notes et références ↑ Richard Anthony, Quand on choisit la liberté…, éditions Florent Massot, octobre 2010, p. 116 Lors d'une séance de dessin, Michel avait soufflé à Claude l'idée de monter un show avec des danseuses, qui devinrent les Clodettes. » ↑ Magazine Salut Les Copains, no 33, avril 1965 Entre deux tournées et entre deux numéros de Claude et Jean-Marie visitent Las Vegas. » ↑ Témoignage de Jean-Marie Périer Je me souviendrai toujours de Claude émerveillé d’être à Las Vegas, dans l’univers de notre idole Frank Sinatra. », Claude François à la recherche de son image ou l’histoire d’un dessin, éditions Fan de toi, 2008, op. cit., p. 106. ↑ Jacques Pessis, Chronique de la chanson française, Éditions Chronique, Dargaud , 2003, ISBN 978-2205055214, p. 121 1966. Pour son retour à l’Olympia, Claude François a engagé quatre danseuses Pat, Solange, Cynthia et Siska. » ↑ Claude François magazine, numéro 74, juin 2018, interview de Solange Fitoussi En effet, c’est à moi, la première, à qui il Claude François a proposé de danser avec lui. La seconde Claudette a été ma sœur, Siska. » ↑ Le temps passe...le cœur reste par Sylvie Mathurin 1990 Éditions Fixot ISBN 2-87-645-079-8 ↑ a b et c Carole Plumelle, Les Clodettes, Éditions Scali, 2004 ISBN 2-35012-001-5. ↑ Prisma Média, Claude François- Les Clodettes se souviennent - Gala », 8 mars 2012 lire en ligne, consulté le 26 avril 2017 ↑ Julie/Pierrette Lacroix/Calvet dans une émission de télévision de mars 2012 ↑ a et b Peggy Nguyen-Thi, Cloclo notre amour, Éditions Filipacchi, 1987 ISBN 2-85018-529-9. ↑ en-US Interview avec Julie Lacroix ex Clodette - vidéo Dailymotion », sur Dailymotion, 20 janvier 2010 consulté le 26 avril 2017. ↑ en-US Interview avec Julie Lacroix 2ème partie - vidéo Dailymotion », sur Dailymotion, 20 janvier 2010 consulté le 26 avril 2017. ↑ Claude François et ses Claudettes 1978 », PurePeople, le 11 mars 2008. ↑ ↑ Ketty, la muse camerounaise de Claude François », 8 juin 2013. ↑ Claude François sa Clodette Sandra est morte, elle ne pesait que 30 kilos..., PurePeople, le 30 mai 2014. ↑ a et b TOP 45 Tours - 1975 », sur consulté le 8 décembre 2021. Articles connexes Les Fléchettes Michel Bourdais
Néele 26 novembre 1939 à Nutbush (Tennesse) Tina Turner, de son vrai nom Anna Mae Bullock est une chanteuse, danseuse, actrice et compositrice américaine. D’ascendance afro-américaine et amérindienne, plus précisément des tribus Cherokee et Navajos, elle est la fille de Zelma Currie et de Floyd Richard Bullock, tous deux employés
C’est sous le nom assez provincial d’Anna Mae Bullock que la future Tina Turner voit le jour, le 26 novembre 1939, dans le petit village de Nutbush Tennessee, Etats-Unis, au sein d’une famille noire métissée d’origines indiennes Navajo. Son père ayant quitté le domicile familial, Anna est ensuite abandonnée par sa mère, pour être élevée durant plusieurs années par sa grand-mère, dans de piètres conditions économiques, en pleine campagne sudiste. Si Tina montre du talent pour le chant, notamment dans la chorale de son église, vers 1956, la jeune fille retrouve sa mère et sa sœur à St. Louis, où elle s’installe pour vivre avec elles. La ville du Missouri est alors la capitale du Blues », et Anna commence bientôt à fréquenter les clubs musicaux. Elle fait en 1957 la connaissance d’Ike Turner, talentueux musicien de Blues et de Rock, de sept ans son aîné, connu localement pour son ensemble musical Ike & the Kings of Rhythm. Anna commence à faire littéralement le siège de Ike pour obtenir une place de choriste dans sa troupe. D’abord sceptique, Ike finit par être convaincu par le talent d’Anna, et engage la jeune femme. La choriste se fait vite remarquer par la puissance de sa voix et son étonnante énergie scénique de plus en plus mise en valeur lors des concerts de Ike and his Kings of Rhythm, Anna commence à prendre la vedette. Elle commence dans le même temps une histoire d’amour avec Ike Turner ; ce dernier lui trouve le nom de scène de Tina inspiré par le comic-book Sheena, reine de la jungle. Gloire, baffes et IkettesEn 1960, Tina Turner accède définitivement au devant de la scène en enregistrant le titre A Fool in Love », remplaçant pour l’occasion une chanteuse qui avait fait faux bond la chanson remporte un grand succès au Hit-parade américain, assurant d’emblée la notoriété de Tina, que son compagnon a promptement rebaptisé du nom de scène de Tina Turner le mariage du couple n’aura lieu qu’en 1962. Les succès de titres comme It’s Gonna Work Out Fine » ou The Wedding » continuent d’assurer la visibilité du duo, désormais connu sous le nom officiel de Ike & Tina Turner, tandis que la troupe Ike and his Kings of Rhythm laisse bientôt place à The Ike and Tina Turner Revue. Dans le même temps, Tina doit assumer une vie de famille très chargée ayant déjà eu un enfant avant sa liaison avec Ike, puis un autre avec ce dernier, elle doit assumer de surcroît l’éducation des deux enfants qu’Ike a eu d’un premier lit. La réputation du couple Turner grandit sans cesse, tant grâce à la voix rugissante et à l’exceptionnelle énergie scénique de Tina que grâce au talent de guitariste de Ike apportant la richesse musicale de la Soul et de la Rhythm n’ Blues aux rythmes endiablés du Rock, Ike & Tina Turner se font notamment remarquer par leurs performances dans des concerts mémorables, où ils sont accompagnés par une troupe d’accortes danseuses-choristes baptisées les Ikettes. En 1966, le producteur Phil Spector engage Tina pour enregistrer seule le titre River Deep – Mountain High » si le morceau, considéré par Spector comme l’un de ses projets les plus aboutis, ne remporte pas un grand succès aux Etats-Unis, il séduit le public dans d’autres pays, triomphant notamment au Hit-Parade britannique, et garantissant au couple Turner une notoriété internationale. Ike & Tina Turner sont particulièrement appréciés de leurs pairs après que le duo ait fait la première partie des Rolling Stones, Mick Jagger prend même des leçons de danse avec Tina et les Ikettes. Malgré le succès commercial, les relations d’Ike et Tina se détériorent en 1968, Tina tente de se suicider après avoir appris que son mari la trompe avec une ancienne Ikette. Le couple n’en continue pas moins de tourner, remportant un grand succès en 1971 avec le titre Proud Mary ». Mais leur vie privée ne va pas mieux pour autant Ike, abusant de substances diverses et variées, se montre un mari possessif et violent et distribue volontiers des torgnoles à son épouse, allant parfois jusqu’à la battre comme plâtre. Tina commence néanmoins à s’émanciper artistiquement, se produisant seule dans diverses émissions de télévision ; en 1974, elle sort son premier album solo, Tina Turns the Country On!, produit par Ike. L’année suivante, elle interprète le morceau Acid Queen » dans le film musical Tommy, réalisé par Ken Russell d’après le spectacle des Who, et sort un second album, baptisé du nom de la chanson. Si le succès commercial n’est pas extraordinaire, il prouve si besoin était que Tina Turner est une artiste à part entière. Une prise d’indépendance que Ike ne semble pas apprécier de plus en plus ravagé par la drogue, il redouble de violence envers son épouse, qui finit par se considérer comme une esclave sequestrée. En 1976, en pleine tournée, Tina Turner fuit le domicile conjugal, avec quelques sous en poche, et se cache chez des amis durant plusieurs mois. En 1978, le divorce d’Ike et Tina Turner est prononcé, Tina conservant le droit d’utiliser à la scène son ancien nom d’épouse, tout en assumant personnellement les lourdes dettes contractées par le couple du fait de l’annulation de leur tournée. Résurrection post-nucléaireL’année de son divorce, Tina Turner sort un nouvel album solo, Rough, aux sonorités nettement rock ; en 1979, elle suit la vague disco avec l’album Love Explosion aucun des disques ne bouleverse les statistiques de vente, mais Tina, la quarantaine approchante, continue de se produire sur les scènes du monde entier. Si les Etats-Unis la boudent un peu, le public européen, et notamment britannique, continue de bien l’accueillir. Son travail avec son nouveau manager, Roger Davies agent d’Olivia Newton-John l’aide peu à peu à relancer sa carrière de manière spectaculaire. En 1982, elle interprète une version de la chanson Ball of Confusion » The Temptations, enregistré avec le collectif anglais British Electric Foundation cette prestation lui vaut d’interpréter ensuite une version du morceau Let’s Stay Together », qui signe son fracassant retour dans les charts britanniques. C’est sur l’onde de ce succès que Tina Turner va, à près de quarante-cinq ans, organiser un come-back spectaculaire, avec l’album Private Dancer et les singles What's Love Got to So With It ? » et Better Be Good To Me ». Le look sexy et intouché par les ans de Tina Turner, mais aussi son étonnante énergie vocale, sont redécouverts par le public américain, comme par les professionnels en 1985, What's Love Got to Do With It ? » vaut à son interprète trois Grammy Awards, celui de Disque de l’année », Chanson de l’année », et Meilleur chanteuse pop », tandis que Private Dancer se vend à quatorze millions d’exemplaires dans leTina monde. Le look post-apocalyptique » et le succès de Tina Turner lui valent dans le même temps d’interpréter, aux côtés de Mel Gibson, l’un des rôles principaux du film Mad Max au-delà du dôme du tonnerre Mad Max Beyond Thunderdome, interprétant également deux morceaux pour la bande originale du long-métrage. Si la prestation de comédienne de Tina Turner est plus amusante que réellement convaincante, la chanson We Don’t Need Another Hero » est un succès magistral, squattant les sommets des Hit-parades en Europe et aux Etats-Unis, et s’affirmant aussitôt comme l’un des principaux standards de son interprète. Simply the BestLa sortie en 1986 de l’album Break Every Rule est un nouveau succès pour Tina Turner, qui s’affirme en outre comme une recordwoman des concerts, attirant les foules lors de sa tournée de promotion chantant devant de véritables marées humaines, elle se produit devant environ 184 000 personnes au stade de Rio de Janeiro. La même année, la chanteuse sort une autobiographie à succès, I, Tina My Life Story, où elle revient sans concession sur ses années d’enfer aux côtés d’Ike Turner sa carrière déjà largement sinistrée par les abus de drogue, Ike Turner se voit désormais honni par le monde entier, son statut de pionnier du rock passant peu ou prou aux oubliettes. Tina Turner est quant à elle l’une des stars absolues de la décennie 1980, statut qu’elle conserve haut la main au tournant des années 1990 la tournée de promotion de l’album Foreign Affair bat de nouveaux records d’affluence, portée notamment par l’immense succès du single The Best » reprise d’une chanson de Bonnie Tyler, qui devient l’un des morceaux rock les plus marquants de la nouvelle décennie. Le principal couplet de la chanson donne d’ailleurs en 1991 son titre à la compilation de Tina Turner, Simply the Best, qui devient Disque de platine aux Etats-Unis. En 1993, l’autobiographie de Tina Turner est adaptée au cinéma, sous le titre What’s Love Got To Do With It ?, traduit en français, avec un remarquable manque d’imagination, par Tina le rôle de Tina Turner y est interprété par Angela Bassett, et celui d’Ike Turner, par Laurence Fishburne ; succès certain au box-office, le long-métrage est pour Tina Turner l’occasion d’une nouvelle tournée. La cinquantaine, désormais bien commencée, n’entame en rien l’énergie de la chanteuse elle triomphe en 1995 avec la chanson du générique du film Goldeneye, qui relance la série des James Bond. La même année démarre la tournée mondiale de promotion de son nouvel album Wildest Dreams, qui dure jusqu’en 1997, rapportant jusqu’à 100 millions de dollars. En 2000, elle réédite son exploit avec la promotion de l’album Twenty Four Seven, considéré comme le plus gros succès de l’année c’est pour Tina Turner une belle manière de tirer sa révérence, la chanteuse ayant annoncé que cette méga-tournée serait la dernière. Les mamies rockeuses sont éternellesTina Turner ne saurait cependant connaître qu’une semi-retraite si, la soixantaine venue, la grand-mère du rock ne se produit plus devant des stades entiers, elle continue de donner de la voix, pour des bandes originales de films un duo avec Phil Collins pour le dessin animé Frère des Ours ou pour des causes humanitaires ; elle collabore également à des disques d’artistes comme Herbie Hancock ou Carlos Santana. Répondant à des rumeurs persistantes sur un album come-back, Tina Turner confirme qu’elle a travaillé sur des morceaux elle continue cependant de prendre son temps, réservant ses prestations à des concerts caritatifs, ou à de grandes occasions, comme un duo surprise avec Beyoncé Knowles à la cérémonie des Grammy Awards, en février 2008. Retraitée ou non, Tina Turner demeure une légende de la musique contemporaine, entretenant avec soin son image de divinité tutélaire du rock. The Best, encore et toujours.
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