Poser sa tĂȘte sur un oreiller Et sur cet oreiller dormir Et dormant rĂȘver Ă des choses curieuses ou dâavenir, RĂȘvant croire Ă ce quâon rĂȘve Et rĂȘvant garder la notion De la vie qui passe sans trĂȘve Du soir Ă lâaube sans rĂ©mission. Ceci est presque normal, Ceci est presque dĂ©licieux Mais je plains ceux Qui dorment vite et mal, Et, mal Ă©veillĂ©s, rĂȘvent en marchant. Ainsi jâai marchĂ© autrefois, Jâai marchĂ©, agi en rĂȘvant, Prenant les rues pour les allĂ©es dâun bois. Une place pour les rĂȘves Mais les rĂȘves Ă leur place. 1936
Retouraffectif rapide,Rituel de retour d'affection efficace et immĂ©diat,comment faire revenir son ex immĂ©diatement,voyance sĂ©rieux en France, medium sĂ©rieux competent, attirez l'amour de quelqu'un, rituel d'amour rapide et efficace,RITUELS DâAMOUR AVEC P Temps de lecture 4 minutes > Robert DESNOS 1900-1945 A la mystĂ©rieuse Jâai tant rĂȘvĂ© de toi que tu perds ta rĂ©alitĂ©. Est-il encore temps dâatteindre ce corps vivant Et de baiser sur cette bouche la naissance De la voix qui mâest chĂšre? Jâai tant rĂȘvĂ© de toi que mes bras habituĂ©s En Ă©treignant ton ombre A se croiser sur ma poitrine ne se plieraient pas Au contour de ton corps, peut-ĂȘtre. Et que, devant lâapparence rĂ©elle de ce qui me hante Et me gouverne depuis des jours et des annĂ©es, Je deviendrais une ombre sans doute. O balances sentimentales. Jâai tant rĂȘvĂ© de toi quâil nâest plus temps Sans doute que je mâĂ©veille. Je dors debout, le corps exposĂ© A toutes les apparences de la vie Et de lâamour et toi, la seule qui compte aujourdâhui pour moi, Je pourrais moins toucher ton front Et tes lĂšvres que les premiĂšres lĂšvres et le premier front venu. Jâai tant rĂȘvĂ© de toi, tant marchĂ©, parlĂ©, CouchĂ© avec ton fantĂŽme Quâil ne me reste plus peut-ĂȘtre, Et pourtant, quâa ĂȘtre fantĂŽme Parmi les fantĂŽmes et plus ombre Cent fois que lâombre qui se promĂšne Et se promĂšnera allĂšgrement Sur le cadran solaire de ta vie. â1926, paru dans Corps et biens, 1930 âââ Mais je bois goulĂ»ment les larmes de nos peines Quitte Ă briser mon verre Ă lâĂ©cho de tes cris PoĂšme Ă Florence extrait, 1929 Les espaces du sommeil Dans la nuit il y a naturellement les sept merveilles du monde et la grandeur et le tragique et le charme. Les forĂȘts sây heurtent confusĂ©ment avec des crĂ©atures de lĂ©gende cachĂ©es dans les fourrĂ©s. Il y a toi. Dans la nuit il y a le pas du promeneur et celui de lâassassin et celui du sergent de ville et la lumiĂšre du rĂ©verbĂšre et celle de la lanterne du chiffonnier. Il y a toi. Dans la nuit passent les trains et les bateaux et le mirage des pays oĂč il fait jour. Les derniers souffles du crĂ©puscule et les premiers frissons de lâaube. Il y a toi. Un air de piano, un Ă©clat de voix. Une porte claque. Une horloge. Et pas seulement les ĂȘtres et les choses et les bruits matĂ©riels. Mais encore moi qui me poursuis ou sans cesse me dĂ©passe. Il y a toi lâimmolĂ©e, toi que jâattends. Parfois dâĂ©tranges figures naissent Ă lâinstant du sommeil et disparaissent. Quand je ferme les yeux, des floraisons phosphorescentes apparaissent et se fanent et renaissent comme des feux dâartifice charnus. Des pays inconnus que je parcours en compagnie de crĂ©atures. Il y a toi sans doute, ĂŽ belle et discrĂšte espionne. Et lâĂąme palpable de lâĂ©tendue. Et les parfums du ciel et des Ă©toiles et le chant du coq dâil y a ans et le cri du paon dans des parcs en flamme et des baisers. Des mains qui se serrent sinistrement dans une lumiĂšre blafarde et des essieux qui grincent sur des routes mĂ©dusantes. Il y a toi sans doute que je ne connais pas, que je connais au contraire. Mais qui, prĂ©sente dans mes rĂȘves, tâobstines Ă sây laisser deviner sans y paraĂźtre. Toi qui restes insaisissable dans la rĂ©alitĂ© et dans le rĂȘve. Toi qui mâappartiens de par ma volontĂ© de te possĂ©der en illusion mais qui nâapproches ton visage du mien que mes yeux clos aussi bien au rĂȘve quâĂ la rĂ©alitĂ©. Toi quâen dĂ©pit dâun rhĂ©torique facile oĂč le flot meurt sur les plages, oĂč la corneille vole dans des usines en ruines, oĂč le bois pourrit en craquant sous un soleil de plomb, Toi qui es Ă la base de mes rĂȘves et qui secoues mon esprit plein de mĂ©tamorphoses et qui me laisses ton gant quand je baise ta main. Dans la nuit, il y a les Ă©toiles et le mouvement tĂ©nĂ©breux de la mer, des fleuves, des forĂȘts, des villes, des herbes, des poumons de millions et millions dâĂȘtres. Dans la nuit il y a les merveilles du mondes. Dans la nuit il nây a pas dâanges gardiens mais il y a le sommeil. Dans la nuit il y a toi. Dans le jour aussi. Corps et biens, 1930 Je chante ce soir non ce que nous devons combattre Mais ce que nous devons dĂ©fendre. Les plaisirs de la vie. Le vin quâon boit avec les camarades. Lâamour. Le feu en hiver. La riviĂšre fraĂźche en Ă©tĂ©. La viande et le pain de chaque repas. Le refrain que lâon chante en marchant sur la route. Le lit oĂč lâon dort. Le sommeil, sans rĂ©veils en sursaut, sans angoisse du lendemain. Le loisir. La libertĂ© de changer de ciel. Le sentiment de la dignitĂ© et beaucoup dâautres choses Dont on ose refuser la possession aux hommes. Jâaime et je chante le printemps fleuri. Jâaime et je chante lâĂ©tĂ© avec ses fruits. Jâaime et je chante la joie de vivre. Jâaime et je chante le printemps. Jâaime et je chante lâĂ©tĂ©, saison dans laquelle je suis nĂ©. Chant pour la belle saison, 1938 NĂ© Ă Paris en 1900, Robert DESNOS est mort du typhus le 8 juin 1945, au camp de concentration de Theresienstadt, en TchĂ©coslovaquie Ă peine libĂ©rĂ©e par lâArmĂ©e rouge⊠Citez-en dâautres ARNO Lettre Ă Donald Trump 2016WOUTERS textesCOLETTE textesWATTS textesDEVOS textesWITTGENSTEIN textesCAMUS textesMONTAIGNE textesHARRISON textesFOIX 12 maniĂšres philosophiques dâĂȘtre courageux Navigation de lâarticle Jai Tant rĂȘvĂ© de Toi & Ce Coeur qui HaĂŻssait la Guerre, par Robert Desnos / Timothy AdĂšs LE POST POETIQUE DOMINICAL DE TIMOTHY ADES Robert DESNOS meurt du typhus le 8 juin 1945 au camp nazi de Terezin (Theresienstadt), la guerre en Europe Ă©tant dĂ©jĂ terminĂ©e. Un jeune homme tchĂšque a pu identifier le poĂšte malade et amaigri.de Robert Desnos / sur "Agnus dei" de Samuel Barber J'ai tant rĂȘvĂ© de toi que tu perds ta rĂ©alitĂ©. Est-il encore temps d'atteindre ce corps vivant Et de baiser sur cette bouche la naissance De la voix qui m'est chĂšre? J'ai tant rĂȘvĂ© de toi que mes bras habituĂ©s En Ă©treignant ton ombre A se croiser sur ma poitrine ne se plieraient pas Au contour de ton corps, peut-ĂȘtre. Et que, devant l'apparence rĂ©elle de ce qui me hante Et me gouverne depuis des jours et des annĂ©es, Je deviendrais une ombre sans doute. O balances sentimentales. J'ai tant rĂȘvĂ© de toi qu'il n'est plus temps Sans doute que je m'Ă©veille. Je dors debout, le corps exposĂ© A toutes les apparences de la vie Et de l'amour et toi, la seule qui compte aujourd'hui pour moi, Je pourrais moins toucher ton front Et tes lĂšvres que les premiĂšres lĂšvres et le premier front venu. J'ai tant rĂȘvĂ© de toi, tant marchĂ©, parlĂ©, CouchĂ© avec ton fantĂŽme Qu'il ne me reste plus peut-ĂȘtre, Et pourtant, qu'a ĂȘtre fantĂŽme Parmi les fantĂŽmes et plus ombre Cent fois que l'ombre qui se promĂšne Et se promĂšnera allĂšgrement Sur le cadran solaire de ta vie. > Robert Desnos est un poĂšte français, nĂ© le 4 juillet 1900 Ă Paris et mort du typhus le 8 juin 1945 au camp de concentration de Theresienstadt, en TchĂ©coslovaquie Ă peine libĂ©rĂ© du joug de l'Allemagne nazie. Autodidacte et rĂȘvant de poĂ©sie, Robert Desnos est introduit vers 1920 dans les milieux littĂ©raires modernistes et rejoint en 1922 l'aventure surrĂ©aliste. Il participe alors de maniĂšre Ă©clatante aux expĂ©riences de sommeils hypnotiques et publie avec Rrose SĂ©lavy 1922-1923 ses premiers textes qui reprennent le personnage créé par Marcel Duchamp. Dans les annĂ©es 1924-1929, Desnos est rĂ©dacteur de La RĂ©volution surrĂ©aliste mais rompt avec le mouvement quand AndrĂ© Breton veut l'orienter vers le Communisme. Il travaille alors dans le journalisme et, grand amateur de musique, il Ă©crit des poĂšmes aux allures de chanson et crĂ©e avec un grand succĂšs le 3 novembre 1933, Ă l'occasion du lancement d'un nouvel Ă©pisode de la sĂ©rie FantĂŽmas Ă Radio Paris la Complainte de FantĂŽmas . Le poĂšte devient ensuite rĂ©dacteur publicitaire mais concernĂ© par la montĂ©e des pĂ©rils fascistes en Europe, il participe dĂšs 1934 au mouvement frontiste et adhĂšre aux mouvements d'intellectuels antifascistes, comme l'Association des Ă©crivains et artistes rĂ©volutionnaires ou, aprĂšs les Ă©lections de mai 1936, le "ComitĂ© de vigilance des Intellectuels antifascistes" En 1940 aprĂšs la dĂ©faite il redevient journaliste pour le quotidien Aujourd'hui, et dĂšs juillet 1942 fait partie du rĂ©seau de RĂ©sistance AGIR. Il poursuit ses activitĂ©s de RĂ©sistance jusqu'Ă son arrestation le 22 fĂ©vrier 1944. Il est dĂ©portĂ© Ă Buchenwald et passe par d'autres camps avant de mourir Ă Theresienstadt, en TchĂ©coslovaquie Ă©puisĂ© par les privations et malade du typhus, il y meurt le 8 juin 1945, un mois aprĂšs la libĂ©ration du camp par les Russes. La dĂ©pouille du poĂšte est rapatriĂ©e en France, et Robert Desnos est enterrĂ© au cimetiĂšre du Montparnasse Ă Paris. Son Ćuvre comprend un certain nombre de recueils de poĂšmes publiĂ©s de 1923 Ă 1943 - par exemple Corps et biens 1930 ou The Night of loveless nights 1930 - et d'autres textes sur l'art, le cinĂ©ma ou la musique, regroupĂ©s dans des Ă©ditions posthumes. [WikipĂ©dia]
Jai tant rĂȘvĂ© de toi, tant marchĂ©, parlĂ©, CouchĂ© avec ton fantĂŽme Quâil ne me reste plus peut-ĂȘtre, Et pourtant, quâa ĂȘtre fantĂŽme Parmi les fantĂŽmes et plus ombre Cent fois que lâombre qui se promĂšne Et se promĂšnera allĂšgrement Sur le cadran solaire de ta vie. Robert Desnos, in « Corps et biens », 1926 + 17 juillet 2014 4 17 /07 /juillet /2014 0927 Ce poĂšme de Desnos gravĂ© sur le mur du MĂ©morial des Martyrs n'a pas Ă©tĂ© Ă©crit en 1945 lors de sa dĂ©portation. On reconnait lĂ un passage du poĂšme "J'ai tant rĂȘvĂ© de toi" Ă©crit Ă Paris en 1926. Ce poĂšme ne s'adressait pas Ă Youki, mais Ă la chanteuse Yvonne George pour qui Desnos voue alors un amour passionnel non partagĂ©. J'ai tant rĂȘvĂ© de toi que tu perds ta rĂ©alitĂ© Est-il encore temps d'atteindre ce corps vivant Et de baiser sur cette bouche La naissance de la voix qui m'est chĂšre ? J'ai tant rĂȘvĂ© de toi que mes bras habituĂ©s En Ă©treignant ton ombre Ă se croiser sur ma poitrine Ne se plieraient pas au contour de ton corps Et que, devant l'apparence rĂ©elle de ce qui me hante Et me gouverne depuis des jours et des annĂ©es Je deviendrais une ombre sans doute Ă balances sentimentales J'ai tant rĂȘvĂ© de toi qu'il n'est plus temps Sans doute que je m'Ă©veille Je dors debout, le corps exposĂ© A toutes les apparences de la vie et de l'amour Et toi, la seule qui compte aujourd'hui pour moi Je pourrais moins toucher ton front et tes lĂšvres Que les premiĂšres lĂšvres et le premier front venu J'ai tant rĂȘvĂ© de toi, tant marchĂ©, parlĂ©, CouchĂ© avec ton fantĂŽme Qu'il ne me reste plus peut-ĂȘtre Et pourtant, qu'a ĂȘtre fantĂŽme Parmi les fantĂŽmes et plus ombre Cent fois que l'ombre qui se promĂšne Et se promĂšnera allĂšgrement Sur le cadran solaire de ta vie. "Plainte des amoureuses, poĂ©sie Ă©ternelle de la passion, de la rĂ©volte et de l'aventure, Yvonne George les exprime par tous ses gestes, son attitude, son existence mĂȘme. Ce n'est pas une femme, c'est une flamme, elle est mieux qu'intelligente sensible, plus que belle Ă©mouvante. La femme moderne, si longtemps calomniĂ©e par les sots, trouve en elle sa plus haute expression." Robert Desnos, in Nouvelles HĂ©brides et autres textes 1922-1930. En plus de se battre pour faire reconnaĂźtre son talent, Yvonne George se battait continuellement pour sa propre vie. Cette femme excessive vivait dans l'alcool, la cocaĂŻne et l'opium. Elle meurt de tuberculose le 22 avril 1930 Ă l'Ăąge de 33 ans. Mais alors, d'oĂč vient ce mythe du dernier poĂšme de Desnos ? Le journal TchĂšque "SvobodnĂ© Noviny" datĂ© du 31 juillet 1945 publie un article relatant les derniers jours du poĂšte sous le titre "Cent fois plus ombre que l'ombre" avec la fameuse derniĂšre strophe de "J'ai tant rĂȘvĂ© de toi". L'article, traduit du tchĂšque en français traduction d'une traduction, paraĂźt le 11 aoĂ»t 1945 dans Les lettres françaises. Le traducteur n'a pas reconnu, sous le nouveau titre, le poĂšme de 1926. Published by Kampso - dans PoĂ©sie GqHx.